Coline Astier, Chargée Des Innovations De La Scop Le Messageur

Coline, en charge des innovations de la Scop Le Messageur

Coline Astier vient de rejoindre notre équipe en tant que Chargée des innovations. Si on rembobine, sa première rencontre avec Le Messageur remonte à l’aménagement de son poste de travail par Samuel en 2019. Elle exerçait alors le métier d’Ingénieure Qualité dans le domaine aéronautique. Elle vous en dit plus sur ce qui l’amène dans notre équipe de rêve. 

Mon aménagement de poste : une étape marquante dans mon parcours professionnel et personnel 

Ma première rencontre avec Le Messageur s’est faite lors de mon aménagement de poste il y a quatre ans. Ça s’est avéré une étape déterminante parce qu’à partir de là, les lignes ont bougé dans ma vision de la surdité, de l’accessibilité et de mon rapport au travail. Comme ce sont des marqueurs forts de mon évolution personnelle, Le Messageur a toujours, depuis, une place importante dans ma vie. L’adaptation de poste a été une réussite et j’ai eu un coup de cœur pour la philosophie de l’entreprise : les valeurs, l’ambiance, le côté innovant, qui aborde la surdité sous un angle qui était inédit pour moi. J’ai pu évoluer professionnellement et aller vers des horizons où je n’aurais jamais pensé aller, grâce à cette accessibilité. 

La surdité a beaucoup influencé mes choix professionnels 

Jusqu’à 17 ans, j’ai vécu à Cahors, dans le Lot. Diagnostiquée à 2 ans d’une surdité profonde, j’ai porté des appareils auditifs dès le début. J’ai été soutenue tout au long de ma scolarité par ma mère. Ensemble, nous avons eu à surmonter de multiples obstacles. Je dépendais beaucoup des autres élèves : je devais prendre des notes sur le voisin d’à côté et rattraper les infos manquées pendant les cours. 

Après le bac, j’avais en tête de poursuivre des études littéraires mais on m’a dissuadée, en lien avec ma surdité. Je me suis donc orientée vers les sciences, en me disant que j’allais travailler dans le parfum, les produits de beauté, pour avoir ce côté un peu poétique. 

J’ai choisi les matières où j’étais sûre qu’on allait écrire au tableau. Mes choix d’études ont été guidés par ce besoin.  

J’ai obtenu, à Toulouse, un master de sciences des matériaux mais ça ne me plaisait pas plus que ça. Au final, j’ai été engagée dans l’aéronautique. Et peu à peu, mes fonctions ont évolué vers le domaine de la qualité et jusqu’à mon dernier poste de responsable qualité dans les logiciels embarqués, toujours dans l’aéronautique.  

Pourquoi la qualité ? La rigueur, le fait d’avoir des process, d’avoir quelque chose de fiable et d’écrit me rassure énormément. Je le vois comme une manière d’essayer de simplifier la vie des gens avec des process et de l’accompagnement. En qualité, on est tout le temps en train de discuter, d’échanger, de débattre. Il en résulte de chouette rencontres. J’ai déployé beaucoup d’énergie pour réussir à communiquer. Cette énergie fait partie de moi. Elle est naturelle mais pas infinie. Et au bout d’un moment, j’en ai pris conscience. 

Pour tenir, je fais en sorte de me déconnecter du quotidien : par la culture, les livres, les films, les discussions à refaire le monde avec des amis, les voyages. J’aime beaucoup le décalage, tout ce qui sort de la routine et me permet de m’évader.  

L’annonce de recrutement a attiré mon attention 

Quand j’ai découvert, dans l’infolettre du Messageur, l’annonce diffusée cet été pour le poste de Chargé d’innovation, elle m’a sauté aux yeux façon boule à facettes. Elle correspondait parfaitement à mes aspirations. Les innovations du messageur sont des leviers vers un meilleur accès à la communication. Je me suis dit que je serais utile à ce poste, que mon action pourrait participer à faire de la surdité l’affaire de tous et pas un fardeau à porter seul. Une manière de rendre le cœur des personnes concernées par une surdité un peu plus léger. 

J’ai postulé le jour même. J’ai rédigé une lettre de motivation, chose que je n’avais pas faite depuis ma vie étudiante et ai pensé sincèrement tout ce que j’écrivais. Pour la première fois, je choisis ce que j’ai envie de faire au lieu de saisir une opportunité. Et pour la première fois, dans mon raisonnement “je vais leur démontrer que je peux le faire malgré la surdité”, il n’y avait pas le “malgré la surdité”.  

Je suis ravie de rejoindre une équipe et une entreprise dédiées à l’accessibilité, une accessibilité dont j’ai à cœur qu’elle se déploie auprès de toutes les personnes qui en ont besoin.

 

Photo réalisée par Frédérique Jouvin 

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