Le 19 septembre 2024, la mairie de Toulouse a fait appel au Messageur afin de sous-titrer…
Le portrait de Muriel, interprète de l’écrit au Messageur
Vous connaissez peut-être Muriel ? De l’autre côté de l’écran, elle réalise le sous-titrage en direct de vos réunions et événements. Interprète de l’écrit expérimentée et formatrice sur ce même sujet, Muriel a rejoint l‘équipe du Messageur dès 2014, bien avant qu’on instaure la publication de portraits à l’arrivée de nouveaux Messageurs. On y remédie aujourd’hui à travers cet article !
Muriel est arrivée au Messageur suite à une reconversion professionnelle. Sa formation initiale en commerce international l’a conduite à travailler dans l’industrie pharmaceutique et dans le BTP : « Je viens du monde de l’industrie, du commerce international, des échanges quotidiens avec des fournisseurs de l’Europe entière, voire au-delà. J’ai beaucoup été au contact des chaines de production de biens, et les problématiques de planification et de flux d’approvisionnement me sont encore familières. »
Vers l’âge de 40 ans, elle décide d’explorer de nouveaux horizons et de réorienter son projet professionnel. 5 années s’écoulent entre son départ du secteur industriel et le constat concret de sa reconversion. De nombreuses questions et réflexions l’amènent à découvrir le monde de la surdité et de l’apprentissage de la LSF. C’est par l’intermédiaire de l’association très active Keditu, (association des Devenus Sourds et Malentendants d’Ille-et-Vilaine) qu’elle rencontre les fondateurs du Messageur il y a 12 ans ! Elle nous explique son déclic : « Un jour que j’assistais pour ma première fois à une conférence organisée par Keditu, j’ai pu observer un sous-titrage en direct. Stupeur ! tremblements ! bref, le coup de foudre ! C’est en questionnant la présidente de l’époque sur ce dispositif totalement innovant et performant que j’ai entendu parler du binôme fondateur de ce qui n’était pas encore Le Messageur, mais tout proche de l’être. J’ai immédiatement tout fait pour entrer en contact avec eux, je venais de trouver ma vocation ! »
Tous les voyants sont au vert pour intégrer Le Messageur et s’impliquer pleinement dans un projet ambitieux mais définitivement stimulant : « Tout m’a motivé ! La personnalité de Jean-Luc que j’ai rencontré en premier. La jeunesse et l’ambition du projet, la sympathie et la vision de Samuel qui déjà militait pour un modèle d’entreprise différent, le potentiel de travail, le sujet… et l’apprentissage du sous-titrage en direct avec ce logiciel Dragon dans lequel je suis entrée sans une once d’inquiétude. C’était aussi l’occasion d’expérimenter le télétravail. Comment on appelait ça d’ailleurs en 2012 ? Le travail à domicile ? C’était « avant ». En tout cas, cette configuration de travail me satisfaisait pleinement à ce moment de ma vie. »
« Pour ce qui me concerne, et je pense qu’il en est de même pour mes collègues, dans ma journée, je veille à alterner les prestations de sous-titrage sur des sujets techniques complexes qui nécessitent une grande concentration avec des prestations plus simples et donc moins énergivores. Et je me ménage des sas de respiration. Nos clients ont des besoins sur les 7 jours de la semaine et on s’adapte. Là encore, on joue l’alternance et la solidarité entre nous pour répartir nos weekends travaillés, ce qui permet une réelle disponibilité d’esprit au bénéfice de nos clients. Son quotidien d’interprète de l’écrit est bien rempli ! Les prestations de sous-titrage en temps réel qui peuvent représenter jusqu’à 6 heures pour les plus grosses journées. D’autres rôles complémentaires en lien avec les besoins de production ou les décisions stratégiques de l’entreprise, viennent aussi ponctuer la journée. Il faut ajouter à cela le recueil de préparation, la qualité, la planification, la formation, la relecture de contenus, la veille etc.
Elle ajoute : « Ce qui me plait dans mon métier, c’est d’être un maillon très concret et efficace de la chaine de l’inclusion de personnes avec un handicap auditif. De plus, j’aime le fait d’être plongée régulièrement dans des sujets parfois passionnants, et quand c’est le cas, je ne vois pas le temps passer, je pourrais transcrire pendant des heures. J’aime aussi constater mes progrès et ceux de mes collègues ; on a toujours des marches à monter pour parfaire notre technique pour fluidifier notre affichage, et dans le même temps notre cerveau est alimenté en permanence. Enfin, j’aime ce travail en autonomie où je suis isolée tout en étant connectée avec le monde. »
« Depuis que je suis entrée au Messageur en 2014, le quotidien de l’entreprise a évolué, s’est structuré peu à peu. Je peux aujourd’hui davantage me concentrer sur ma pratique d’interprète de l’écrit et sur des projets complémentaires, en lien direct avec ce métier. J’ai notamment co-organisé, avec mes collègues Florie et Lucie, le premier séminaire des interprètes de l’écrit de France en 2021, et construit et animé depuis 2022 nos premières sessions de formation au sous-titrage… Un vrai challenge qui m’entraîne dans le monde tout nouveau pour moi de la transmission de connaissances, toujours au service de l’inclusion. »
Muriel vous raconte sa rencontre avec le Messageur dans le film Poésie de l’expérimentation, disponible en ligne.
Photo réalisée par la photographe rennaise Frédérique Jouvin